Jamais eu de colère
(oui, je reste.)
Beaucoup de ceux qui sont atteints par le cancer disent leur colère.
Jamais eu de colère envers l'équipe médicale psychologie zéro pointé.
Jamais eu de colère contre les gens qui me disaient : "courage, garde le moral, ça compte pour guérir" (c'était plutôt gentil, qu'aurai-je dis moi ?)
Jamais eu de colère contre ce cancer qui était une partie de moi. (Vous vous mettez en colère contre votre mai si vous lâchez une tasse, vous ?) Tiens, j'ai utilisé le passé, chouette !
Je n'ai jamais été en colère non pas parce que c'est pas bien, cela voudrait dire que je suis capable de me maîtriser, ce qui est faux ! Non, juste jamais connu de colère.
En fait, j'avais une très grande tristesse pour ma famille, et aussi pour moi, je me trouvais bien jeune pour mourir...
Mon bébé qui n'aurait pas de souvenirs de sa maman, par exemple. (Je pensais que je ne passerai pas les fêtes de fin d'année.)
Beaucoup de tristesse, une immense vague qui m'engloutissait, je buvais la tasse... Comme lorsqu'on a presque plus pied à la mer, et qu'on est piètre nageuse comme moi.
Mon énergie était au plus bas, et il en faut pour se mettre en colère.
Je trouvais qu'il y avait injustice, biensûr.
Mais en même temps, dès la première consultation, mon oncologue m'a dit : "cigarette + pilule tôt, c'est un terrible cocktail pour le cancer". (sans me demander d'ailleurs si c'était mon cas, c'est dingue ça, même pas eu l'idée de vérifier !)
Alors comme j'avais effectivement pris tôt la pilule et beaucoup fumé, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi. Ce que je ne fis pas d'ailleurs. Parce que je ne me sentais pas fautive.
La culpabilité n'a jamais été mon grand défaut. je sais que j'ai beaucoup de chance.
Mais n'allez pas croire que je ne connais pas la colère, je ne la connais que trop. Mais pour d'autres évènements, moins graves.
Mon fiston m'a même dessiné quand je vois rouge !
Et ben c'est pas beau à voir, je vous'l'dis... (qu'est-ce-que j'ai l'air barraquée, la vache !)
Voici l'avis de DSS...
Mais non pas sur mes épaules, sur la colère !
Ho et puis si, quand j'y repense, je suis en colère contre ce radiologue qui refusa de me livrer le résultat de son examen du foie lors de la folle journée de bilan d'expansion, alors qu'il était impec' mon foie, ça oui. Un beau con celui-là, jamais revu, ouf. Car c'était d'une terrible cruauté de ne rien me dire, malgré mes questions, et de me laisser attendre le soir l'annonce du bilan global. Pire journée de ma vie, ça. Mais à ce moment-là, aucune colère. J'étais juste une minable flaque. brrr, n'y pensons plus !
Beaucoup de ceux qui sont atteints par le cancer disent leur colère.
Jamais eu de colère envers l'équipe médicale psychologie zéro pointé.
Jamais eu de colère contre les gens qui me disaient : "courage, garde le moral, ça compte pour guérir" (c'était plutôt gentil, qu'aurai-je dis moi ?)
Jamais eu de colère contre ce cancer qui était une partie de moi. (Vous vous mettez en colère contre votre mai si vous lâchez une tasse, vous ?) Tiens, j'ai utilisé le passé, chouette !
Je n'ai jamais été en colère non pas parce que c'est pas bien, cela voudrait dire que je suis capable de me maîtriser, ce qui est faux ! Non, juste jamais connu de colère.
En fait, j'avais une très grande tristesse pour ma famille, et aussi pour moi, je me trouvais bien jeune pour mourir...
Mon bébé qui n'aurait pas de souvenirs de sa maman, par exemple. (Je pensais que je ne passerai pas les fêtes de fin d'année.)
Beaucoup de tristesse, une immense vague qui m'engloutissait, je buvais la tasse... Comme lorsqu'on a presque plus pied à la mer, et qu'on est piètre nageuse comme moi.
Mon énergie était au plus bas, et il en faut pour se mettre en colère.
Je trouvais qu'il y avait injustice, biensûr.
Mais en même temps, dès la première consultation, mon oncologue m'a dit : "cigarette + pilule tôt, c'est un terrible cocktail pour le cancer". (sans me demander d'ailleurs si c'était mon cas, c'est dingue ça, même pas eu l'idée de vérifier !)
Alors comme j'avais effectivement pris tôt la pilule et beaucoup fumé, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi. Ce que je ne fis pas d'ailleurs. Parce que je ne me sentais pas fautive.
La culpabilité n'a jamais été mon grand défaut. je sais que j'ai beaucoup de chance.
Mais n'allez pas croire que je ne connais pas la colère, je ne la connais que trop. Mais pour d'autres évènements, moins graves.
Mon fiston m'a même dessiné quand je vois rouge !
Et ben c'est pas beau à voir, je vous'l'dis... (qu'est-ce-que j'ai l'air barraquée, la vache !)
Voici l'avis de DSS...
Mais non pas sur mes épaules, sur la colère !
Ho et puis si, quand j'y repense, je suis en colère contre ce radiologue qui refusa de me livrer le résultat de son examen du foie lors de la folle journée de bilan d'expansion, alors qu'il était impec' mon foie, ça oui. Un beau con celui-là, jamais revu, ouf. Car c'était d'une terrible cruauté de ne rien me dire, malgré mes questions, et de me laisser attendre le soir l'annonce du bilan global. Pire journée de ma vie, ça. Mais à ce moment-là, aucune colère. J'étais juste une minable flaque. brrr, n'y pensons plus !