Pas de mea culpa
Pourquoi la culpabilité ne m'atteint pas ?
(Sans rire, je me le demande souvent.)
C'est du Confiteor que vient le célèbre « Mea culpa, mea maxima culpa » (« c'est ma faute, ma très grande faute ») que le fidèle dit en se frappant la poitrine.
Ha ben c'est peut-être parce que je ne suis pas allée à la messe enfant.
Je ne culpabilise pas d'avoir fumer beaucoup et longtemps, de ne pas avoir pris spécialement soin de moi pendant 40 ans, d'avoir fait un cancer, de m'énerver un peu trop parfois, ...
Pour ce qui est de mes enfants, j'ai la sensation de faire tout ce qui m'est possible pour être une 'good enough mother'. Ca peut paraître présomptueux mais je m'en fiche. De toutes façons, personne ne peut être objectif sur soi-même.
(« Quoique vous fassiez, vous ferez mal. » disait Freud.)
C'est un étonnement à chaque fois que je lis ou entend des gens qui disent que le bouquin 'Anticancer' de David Servan-Schreiber les culpabilisent. En général, je ne me lance surtout pas dans le débat, car je sais que le problème est insoluble.
Qu'on ne veuille pas suivre ses recommandations, je peux le concevoir, mais dire que c'est culpabilisant, comme c'est curieux.
Je suis les recommandations de DSS non pas parce qu'il me culpabilise si je ne les suis pas, mais parce que je suis heureuse de les suivre.
Autrement dit, quand je fais du sport, c'est pour me faire du bien.
Et quand je mange des brocolis, j'ai vraiment la sensation de donner ce que mon corps a besoin. Si c'est des conneries, après tout, tant pis, l'important, c'est la sensation de bien-être que j'ai, non ?
La trouille HENAURME d'une récidive est atténuée grâce à toutes ces petites choses au quotidien. Je me sens un peu protégée. j'agis.
Et puis beaucoup de détracteurs se focalisent sur l'aspect bouffe. Alors que ce n'est qu'un quart des propos de DSS. Mais la bouffe retient toute l'attention, car elle est sacralisée, comme un dernier bastion.
Alors pour pas mal de gens, se nourrir selon les recommandations de Béliveau et DSS se résumerait à manger triste, fade et dégueu. C'est exactement ce que beaucoup de gens pensaient avant, à propos des végétariens.
C'est pas parce qu'on mange du poisson, des légumes et des fruits en grande quantité, y compris des pommes-de-terre, qu'on met de l'huile d'olive et du thym dans la salade, qu'on boit du thé vert, qu'on utilise de la farine T80, qu'on fait des gâteaux aux noix ou aux framboises, que le chocolat est noir à 70%, qu'on bouffe triste !
Ha oui, biensûr, on nous dit aussi qu'il faut pas manger à McDo, que les graisses hydrogénées sont à proscrire, que les pâtisseries c'est pas top, etc... Ben oui. Quelque chose à redire ?
Et puis il m'arrive souvent de faire des petites exceptions à la règle, juste pour la confirmer. Et sans culpabiliser !
Par exemple, là, aujourd'hui, vue la neige qui tombe, ben, mon tour de vélo, il saute ! Et si ce soir, nos amis nous font une tartiflette, et ben, je m'en régalerai. Si, si. C'est possible !
Biensûr que la tendance à culpabiliser se soigne, comme le cancer !
Voici une photo des oeufs comme je les aime, avec une petite plume restée collée...