Un capital douleur, ça existe ?
Il y a quelques jours, en me palpant, ce que j'arrive peu à peu à faire, sous le bras non opéré car il est douloureux (pourquoi ?), j'ai senti une boule. Ou plutôt mes doigts ont senti une boule. Le temps que cette information arrive à mon cerveau et que ce cerveau prenne l'ampleur d'une
telle nouvelle, autrement dit allez, une demi-seconde, je me suis évanouie. J'ai senti que mon corps ne me portait plus, je n'ai plus rien vu, des abeilles dans les oreilles, évanouie, quoi ! Sauf que cela n'a duré qu'une demi-seconde, car mes doigts ont envoyé illico une deuxième info, ils s'étaient trompé, il n'y avait pas de boule. Et donc, la vie pouvait reprendre son cours normal.
Drôle d'expérience.
Ah oui et aussi, depuis quelques mois, j'ai la sensation d'avoir épuisé mon capital douleur. Oui, comme on a un capital soleil (ce qui serait une pure invention des fabricants de crème solaire, d'ailleurs !).
J'imagine deux récipients contenant mes capitaux douleur physique et douleur mentale, et ces récipients correspondent, un peu comme une écluse en fait. Le capital douleur physique n'a que peu été entamé par mon cancer : les suites opératoires sont peu douloureuses, les chimios ont été très supportables. Par contre, le récipient 'capital douleur psychique' à sec, plus une goutte ! Alors faut piquer dans le capital douleur physique. Waouh, c'est trop compliqué à expliquer, c'est pas grave, je me comprends.
bref, tout ça pour expliquer qu'au moindre coup (cognée à une poignée de porte, quelqu'un qui me bouscule, ...), je pousse un cri de désespoir bien au dessus du raisonnable. Car la douleur est décuplée.
Ouais, bon, c'est un détail, on peut bien vivre avec, quand-même. Je sens que j'ai pas de maîtrise !
Je vis dorénavant mon corps comme une puissance supérieure qui a droit de vie et de mort sur moi, que j'ai mestimé toute ma vie, et qui prend sa revanche. J'ai qu'à 'bien me tenir'...
Bon, allez, soyons positif, 'le chouchouter', je préfère !

Drôle d'expérience.
Ah oui et aussi, depuis quelques mois, j'ai la sensation d'avoir épuisé mon capital douleur. Oui, comme on a un capital soleil (ce qui serait une pure invention des fabricants de crème solaire, d'ailleurs !).
J'imagine deux récipients contenant mes capitaux douleur physique et douleur mentale, et ces récipients correspondent, un peu comme une écluse en fait. Le capital douleur physique n'a que peu été entamé par mon cancer : les suites opératoires sont peu douloureuses, les chimios ont été très supportables. Par contre, le récipient 'capital douleur psychique' à sec, plus une goutte ! Alors faut piquer dans le capital douleur physique. Waouh, c'est trop compliqué à expliquer, c'est pas grave, je me comprends.
bref, tout ça pour expliquer qu'au moindre coup (cognée à une poignée de porte, quelqu'un qui me bouscule, ...), je pousse un cri de désespoir bien au dessus du raisonnable. Car la douleur est décuplée.
Ouais, bon, c'est un détail, on peut bien vivre avec, quand-même. Je sens que j'ai pas de maîtrise !
Je vis dorénavant mon corps comme une puissance supérieure qui a droit de vie et de mort sur moi, que j'ai mestimé toute ma vie, et qui prend sa revanche. J'ai qu'à 'bien me tenir'...
Bon, allez, soyons positif, 'le chouchouter', je préfère !