'Féeries anatomiques'
J'aime bien écouter Michel Onfray.
J'aime sa voix, sa culture, sa démarche militante.
J'aime écouter ses conférences sur l'histoire de la contre-philosophie que je trouve passionnantes mais qui me montrent que j'ai beaucoup de lacunes en philo...
Je suis certaines fois submergée par les théories philosophiques qui me dépassent. J'enrage souvent d'avoir perdu le fil de sa démonstration par manque de concentration, de connaissances. Alors je le lis, et alors je peux prendre le temps de relire, revenir en arrière, ... mais là encore, il y a à faire...
Tiens, un titre que je ne connaissais pas, cité dans le livre 'cancer du sein : raisons et sentiments' de Dominique Gros : 'Féeries anatomiques'... Avec un chapitre sur la chirurgie... Allez, on va voir, enfin, on va lire... Je vais directement au chapitre qui m'interpèle et là, waouh, non, là vraiment, c'est too much !
Juste un début de phrase pour vous donner le ton :
"La déchristianisation de la chair oblige à la rematérialisation des corps. Cessons de penser sur le mode dualiste, schizophrène. A l'évidence on peut parler de matière et d'esprit, de corps et d'âme même, si l'on prend soin de revendiquer une position sinon spinoziste, du moins matérialiste et noniste,..."
Bon, j'exagère, il y a des passages un peu moins obscurs, quoique.
Oh, faut que je retourne à la préface ! Pour essayer d'y voir plus clair...
Et là, un récit à la première personne. Il y raconte sur 45 pages (longue préface) et par le menu, le cancer du sein de sa femme, mais aussi son propre vécu. Récit d'un homme amoureux et totalement bouleversé, avec des mots si simples. Tout-à-coup, Michel Onfray n'était plus qu'un homme comme les autres, et son récit pourrait être le nôtre, universel et imédiatement recevable.
Un extrait à propos des visiteurs à l'hôpital :
"Quelles motivations amènent les présents ? Lesquelles justifient les absents ? Compassion, amitié, proximité, curiosité, devoir ? Image de soi, idée de soi ? Ces regards hésitants, ces voix tremblantes, ces coups d'oeil à la dérobée sur le pansement, le corps mutilé, cette précipitation à parler, dire, saturer le silence avec une conversation sortie de nulle part, autant de signes qui renvoient à son propre destin : son corps, sa souffrance, sa maladie, sa mort, sa chair, sa peur, ses angoisses. Dans la chambre se révèlent la lumière et l'obscurité de chacun."
Bien écrit, non ?
Ca m'a ramené à ma chambre à moi, à mes visites. Je me souviens que j'essayais de donner le change. J'y arrivais à peu près, enfin, c'est ce que je croyais. Mais pour ceux qui tombèrent le jour de l'attente des résultats du bilan d'extension, mauvaise pioche ! Quand j'y repense, je me vois comme une flaque.
Et je repense à Isabelle qui à deux reprises, avait fait ce voyage-là pas facile, pour venir à mon chevet. Compassion, amitié, devoir dans le bon sens du terme.
Oh merci Pierre, d'avoir été mon Michel Onfray à moi... (snif, il ne lit jamais mon blog !!!)
J'aime sa voix, sa culture, sa démarche militante.
J'aime écouter ses conférences sur l'histoire de la contre-philosophie que je trouve passionnantes mais qui me montrent que j'ai beaucoup de lacunes en philo...
Je suis certaines fois submergée par les théories philosophiques qui me dépassent. J'enrage souvent d'avoir perdu le fil de sa démonstration par manque de concentration, de connaissances. Alors je le lis, et alors je peux prendre le temps de relire, revenir en arrière, ... mais là encore, il y a à faire...
Tiens, un titre que je ne connaissais pas, cité dans le livre 'cancer du sein : raisons et sentiments' de Dominique Gros : 'Féeries anatomiques'... Avec un chapitre sur la chirurgie... Allez, on va voir, enfin, on va lire... Je vais directement au chapitre qui m'interpèle et là, waouh, non, là vraiment, c'est too much !
Juste un début de phrase pour vous donner le ton :
"La déchristianisation de la chair oblige à la rematérialisation des corps. Cessons de penser sur le mode dualiste, schizophrène. A l'évidence on peut parler de matière et d'esprit, de corps et d'âme même, si l'on prend soin de revendiquer une position sinon spinoziste, du moins matérialiste et noniste,..."
Bon, j'exagère, il y a des passages un peu moins obscurs, quoique.
Oh, faut que je retourne à la préface ! Pour essayer d'y voir plus clair...
Et là, un récit à la première personne. Il y raconte sur 45 pages (longue préface) et par le menu, le cancer du sein de sa femme, mais aussi son propre vécu. Récit d'un homme amoureux et totalement bouleversé, avec des mots si simples. Tout-à-coup, Michel Onfray n'était plus qu'un homme comme les autres, et son récit pourrait être le nôtre, universel et imédiatement recevable.
Un extrait à propos des visiteurs à l'hôpital :
"Quelles motivations amènent les présents ? Lesquelles justifient les absents ? Compassion, amitié, proximité, curiosité, devoir ? Image de soi, idée de soi ? Ces regards hésitants, ces voix tremblantes, ces coups d'oeil à la dérobée sur le pansement, le corps mutilé, cette précipitation à parler, dire, saturer le silence avec une conversation sortie de nulle part, autant de signes qui renvoient à son propre destin : son corps, sa souffrance, sa maladie, sa mort, sa chair, sa peur, ses angoisses. Dans la chambre se révèlent la lumière et l'obscurité de chacun."
Bien écrit, non ?
Ca m'a ramené à ma chambre à moi, à mes visites. Je me souviens que j'essayais de donner le change. J'y arrivais à peu près, enfin, c'est ce que je croyais. Mais pour ceux qui tombèrent le jour de l'attente des résultats du bilan d'extension, mauvaise pioche ! Quand j'y repense, je me vois comme une flaque.
Et je repense à Isabelle qui à deux reprises, avait fait ce voyage-là pas facile, pour venir à mon chevet. Compassion, amitié, devoir dans le bon sens du terme.
Oh merci Pierre, d'avoir été mon Michel Onfray à moi... (snif, il ne lit jamais mon blog !!!)